„Un homme, une femme, des enfants, des branches d’arbres et des pierres...
Un théâtre d’images chorégraphiques où se déploie l’inquiétude d’aujourd’hui devant les jours à venir. Un spectacle construit autour de la vulnérabilité des êtres, des choses, de notre planète. Des images simples et impressionnantes, ici, ce n’est plus le temps qui passe mais le temps qui reste: « c’est quand le temps? ». Une fragilité essentielle. L’humain est aux prises avec son avenir. Entre bois et pierre, ces enfants pratiquent le théâtre sous sa forme originelle: physique, rythmique et plastique. La fusion des corps, des mouvements et des matériaux produit une alchimie étonnante qui nous touche très profondément. Loin d’être pessimiste, ce très beau spectacle diffuse de l’espoir dans sa lumière radieusement lucide!
Yves Baudin, Festival international de la marionnette en pays neuchâtelois – Suisse
Idée, concept, chorégraphie et jeu: Iris Weder et Philippe Minella
Jeu: Monia Bähler, Cilio Minella, Lia Norina Minella, Dorel Roth, Noah Stucki, Lena Walther, Jill Zesiger
Lumière: Claude Parrat
Son: Julian Rodriguez
Un petit garçon déchire du papier. Le crissement engage le mouvement. La terre se réveille, les êtres sont en marche. Mais, c’est quand le temps? L’Eclat théâtre, tribu enchanteresse en provenance d’Erlach a su rendre l’invisible, samedi soir au TPR de La Chaux-de-Fonds. Dans un jeu de murmure, de silence, une chorégraphie simple et sobre illustre les étapes de la vie. Par moments, des textes orientent l’imagination du spectateur… Léo Ferré, sensible complice donne à la pièce profondeur et éclat.
Le groupe s’unit, se sépare en harmonie. Rituels envoûtants, les acrobaties réalisées par les enfants dégagent une puissance logique. Des branches d’arbres pour se donner de l’élan, toucher l’essentiel puis redescendre. Matières premières en guise de tremplin, pour devenir une pierre, attendre, se fondre dans un rythme végétal puis à nouveau minéral. Comme une anémone qui déplie ses bras dans le courant marin, une feuille qui virevolte et s’offre un ballet improvisé. Danse de bâtons, ombres chinoises, les comédiens évoluent comme des particules en suspension. Le spectateur assiste l’évolution de protozoaires, de cellule fofolles se tortillant pour éclore doucement ou violemment. De la vulnérabilité des mouvements et des constructions fragiles, naît une critique poétique des travers du monde.
Conception minimale, le décor se nourrit de lumière blanche. Un tas de cailloux se mue en horloge géante. Les comédiens occupent tout l’espace. Il y a dans leurs affrontements une idée calme des forces contraires, un gain d’optimisme. Même si l’inquiétude est palpable, quelque chose de beau et d’ineffable, un souffle de vie, une prière est exprimée.
Iris Weder et Philippe Minella ont créé un nouvel univers de signes, synthèse poétique et acrobatique, exécuté à fleur de peau par une marmaille délicieusement zélée. / Pauline Vrolixs
Culture L’Express -L’Impartial / 12 Novembre 2007
Tournée: Centre Paul Klee de Berne, Figurentheaterfestival Disentis, FigurenTheaterFestivalBasel, Festival international de la Marionnette de Neuchâtel, Théâtre la Fourmi de Lucerne, Tournée réseau Theaterlink canton de Bern, Dampfzentrale Bern, Festival incontri teatrali, Chiasso, Internationales Festival Sementes Almada Portugal... -